Quelles sont les grandes étapes de l’élaboration d’un vin ?

27/04/2025

1. La culture de la vigne : tout commence dans les vignes

Impossible de parler de vin sans parler de vigne. Et ce n’est pas qu’un cliché : la qualité du vin dépend directement de celle du raisin. Le travail du vigneron commence ici, bien avant les vendanges.

Le choix des cépages

Chardonnay, Syrah, Merlot… Ce sont eux qui donnent le « caractère » au vin. Chaque cépage a ses propres particularités en termes de goût, d’arômes ou encore de résistance aux maladies. Mais le choix du cépage est aussi influencé par le terroir : le climat, le sol et même l’exposition au soleil entrent en jeu !

Le cycle de la vigne

La vigne suit un cycle précis, rythmé par les saisons :

  • L'hiver : taille de la vigne pour limiter la production et concentrer les saveurs dans les futurs fruits.
  • Le printemps : période critique où les bourgeons apparaissent. Gare aux gelées tardives qui peuvent ruiner une récolte !
  • L'été : le raisin grossit et mûrit sous l’effet du soleil. C’est aussi là que la fameuse « véraison » a lieu : le moment où les baies changent de couleur.
  • L'automne : clou du spectacle : les vendanges ! On y revient un peu plus bas.

Certaines anecdotes sur la culture de la vigne sont fascinantes. Saviez-vous, par exemple, que certaines parcelles de Champagne peuvent coûter plus de 1 million d’euros l’hectare ? Une démonstration de la valeur que peut prendre le terroir dans certaines régions viticoles.

2. La vendange : récolter au bon moment

Voici une étape-clé, et pas des moindres : la récolte des raisins. Et là, chaque minute compte.

Manuelle ou mécanique ?

Deux grandes techniques coexistent :

  • Vendange manuelle : lente mais précise, elle permet de sélectionner les grappes une par une. Très prisée pour les vins haut de gamme, cette méthode est également recommandée pour des cépages fragiles comme le Pinot Noir.
  • Vendange mécanique : rapide et adaptée aux grandes surfaces, elle est davantage utilisée pour les vins plus "accessibles".

À quel moment vendanger ?

Tout est une question d’équilibre entre le sucre et l’acidité des raisins. Plus le raisin reste sur la vigne, plus il se gorge de sucre (essentiel pour la fermentation alcoolique). Mais attention, attendre trop longtemps peut déséquilibrer le futur vin. Certains vignerons passent d’ailleurs des nuits blanches à surveiller leurs parcelles, comme en Bourgogne, où le climat imprévisible peut compliqué l’affaire.

3. L’éraflage et le pressurage : de la grappe au jus

Maintenant que les raisins sont récoltés, il faut les transformer en jus. Mais pas n’importe comment :

  • L’éraflage : on retire la rafle (le squelette de la grappe) pour éviter qu’elle ne transmette des goûts végétaux indésirables au vin.
  • Le foulage : autrefois fait aux pieds (oui, comme dans les vieilles pubs !), il est aujourd’hui modernisé. L’objectif est de libérer le jus sans briser les pépins, car ils apporteraient trop d’amertume.
  • Le pressurage : une étape différente selon les types de vin :
    • Pour les vins blancs, on presse délicatement les raisins pour extraire un jus clair sans les laisser macérer avec les peaux.
    • Pour les vins rouges, on garde les peaux avec le jus pour en extraire les tanins et la couleur.

Le saviez-vous ? En Champagne, le pressurage est une véritable science : seule une quantité limitée de jus peut être extraite, afin de garantir une qualité optimale des cuvées.

4. La fermentation : quand la magie opère

C’est ici que le raisin devient réellement vin. La fermentation permet de transformer les sucres du jus en alcool, grâce à l’action des levures (naturelles ou ajoutées). Vous avez déjà entendu parler de fermentation alcoolique et fermentation malolactique ? Voilà ce qu’elles signifient :

Fermentation alcoolique

C’est la première étape : les levures « mangent » les sucres et produisent de l’alcool et du CO₂. Ce processus, qui dure quelques jours à quelques semaines, détermine en grande partie le caractère du vin.

Fermentation malolactique

Cette fermentation (surtout courante pour les vins rouges et certains blancs comme le Chardonnay) vient ensuite. Les bactéries lactiques transforment l’acide malique (très vif) en acide lactique (plus rond). Résultat : un vin plus doux et moins acide.

À noter qu’ici aussi, le choix du vigneron joue un rôle crucial. Par exemple, certains vins blancs sont volontairement privés de fermentation malolactique pour conserver une fraîcheur vive.

5. L’élevage : où le vin trouve son caractère

Une fois la fermentation terminée, le vin n’est pas encore prêt à être dégusté. Entrent en jeu l’élevage et l’affinage, période durant laquelle le vin développe ses arômes et sa structure.

En cuve, en fût ou… sur lies fines

Selon le style recherché, le vin peut être élevé :

  • En cuve inox : pour préserver la fraîcheur des arômes, particulièrement adapté aux vins blancs secs comme le Muscadet.
  • En fût de chêne : idéal pour développer de la complexité et des arômes boisés. Pensez aux grands Bordeaux ou aux Bourgognes.
  • Sur lies fines : une technique pour enrichir les arômes, souvent utilisée pour les vins blancs haut de gamme.

Le temps d’élevage varie lui aussi beaucoup : de quelques mois pour des vins simples à plusieurs années pour des crus d’exception.

6. La mise en bouteille : la touche finale

Enfin, le vin est mis en bouteille, mais ce n’est pas une simple formalité. Avant cela, il est souvent filtré pour éliminer les dépôts, puis stabilisé pour éviter les accidents (par exemple, une refermentation en bouteille). Et si certains vins, comme les grands crus bordelais, nécessitent encore quelques années pour atteindre leur pleine maturité, d’autres peuvent être consommés dès leur mise sur le marché.

Pour moi, c’est un peu l’équivalent d’emballer un super cadeau : tout est prêt, il ne reste qu’à l’offrir (et à l’ouvrir, bien sûr) !

Le vin : un art plus qu’une science

L’élaboration d’un vin, comme vous le voyez, est un mélange fascinant entre technicité et instinct. Chaque vigneron y apporte sa touche personnelle, et chaque millésime est unique. Alors, lors de votre prochaine dégustation, prenez un instant pour lever votre verre en hommage à toutes ces étapes. Car derrière chaque gorgée se cache un extraordinaire travail d’artisanat – et un plaisir qu’on ne cesse jamais de redécouvrir.

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